Laure Sée est une photographe plasticienne née à Paris où elle vit et travaille. Son approche expérimentale, entre la figuration et l’abstraction cherche à brouiller la lecture immédiate d’une photographie et questionne notre rapport à l’image. L’artiste pioche dans ses images d’archive pour les retravailler. En différant le moment de la prise de vue (parfois de plusieurs années) et le moment de la création, elle introduit une rupture entre l’événement photographique et sa matérialisation. Chaque image, en attente, passe ainsi d’un état virtuel à un état d’archive potentielle, toujours susceptible d’être réactivée. La photo réinvestie devient alors moins un geste de restitution qu’un acte de re-création, où l’« original » n’existe que comme variation parmi d’autres. La neutralisation des sujets s’inscrit dans une approche réfléchie, guidée par l’intuition. Elle s’intéresse aux images présentant des imperfections, ainsi es objets photographiés sont souvent dépourvus d’ambition esthétique. En gommant le contexte, elle cherche à brouiller le sens originel des images et à engager le spectateur dans un dialogue entre expérience sensible et exploration conceptuelle.
« Laure Sée ne fait pas tout à fait des photographies. Elle fait des images. Ces images ressemblent à ce que vous voyez lorsque vous songez à des souvenirs : le point de départ est bien le réel, quelque chose de vécu, mais par dessus viennent se superposer des couches – la mémoire qui déforme, l’émotion qui se sur-imprime, les tâches que produit l’imaginaire. Le trouble du temps. Lorsqu’elle travaille sur une image, elle prend la réalité et la bouscule, l’abîme, parfois la salit, pour voir ce que ça fait. Les images de Laure ont la texture floue du souvenir, mais elles habitent le présent avec intensité. (...) » Léa Veinstein, 2024
Son travail a notamment été exposé au Foam Museum à Amsterdam (2024) et à la Floor Galerie de Séoul (2023). En 2024, elle est finaliste du Mentorat des Filles de la Photo. Son travail a été diffusé dans de nombreuses publications, comme M le Monde (2024, 2025) et le New York Times (2025). En parallèle de sa pratique artistique, elle développe un travail de commande photographique depuis une dizaine d’années avec des maisons de mode et du luxe (Hermès, Pradal, Saint Laurent…).
